Quel rôle pour les ingénieurs, les managers et les décideurs politiques face aux défis du développement durable ?
Pour comprendre le développement durable et ses enjeux, on peut s'adresser à des personnalités chevronnées, riches de l'expérience d'une longue carrière, mais également aussi s'inspirer de jeunes ingénieurs, comme ceux du Master environnement et développement durable.
Cette nouvelle génération sera chargée de mettre en œuvre le développement durable. Comment appréhendent-ils le développement durable ? Se sentent-ils prêts à jouer un rôle, et si oui lequel, en termes d'éthique et de choix à opérer ?
La nécessité de changements structurels
L'avènement du développement durable passera par la réalisation de changements structurels profonds dans nos sociétés
Si vous interrogiez les gens dans la rue et que vous leur demandiez ce qu'est le développement durable, 80 % n'auraient sans doute aucune idée des enjeux qui se trament derrière cette notion. S'il fallait citer un but à atteindre, ce serait de tout mettre en œuvre pour que l'ensemble des acteurs ait une vision partagée du développement durable. A l'école ESI pour se former aux métiers du développement durable, il est admis qu'il faut agir en premier lieu sur les structures pour influer sur les comportements, qu'il s'agisse des structures organisationnelles (organisation des entreprises et organisation politique des pays) ou des structures mentales. Pour que le développement durable devienne une réalité, en effet, il va falloir penser différemment. Cela passe en premier lieu par la formation, d'où l'importance de l'enseignement humaniste pour faire évoluer les mentalités.
Repenser les calculs de rentabilité
Il n'y a pas de développement durable sans développement rentable. Pour évoluer, nous avons besoin de solutions en rupture par rapport aux habitudes antérieures. Et avant de mettre en place les projets qui pourraient déboucher sur ces solutions en rupture, nous commettons l'erreur d'évaluer leur coût au regard de leur utilité immédiate, autrement dit de leur valeur client. Pour sortir de cette impasse, on peut peser sur ces deux leviers : soit diminuer le coût, soit améliorer la valeur client.
Pour que le développement durable et les projets qui lui sont inhérents soient acceptés, il faut faire en sorte que le client en reconnaisse la valeur. Comment faire ? La première action à mener relève du domaine de la communication, sans pour autant tomber dans les discours catastrophistes. Mais il ne faut surtout pas négliger la valeur d'exemple : c'est aussi par l'exemplarité de notre comportement que nous ferons partager notre vision du développement durable.
